19 mai 2021

SUJET NIVEAU B2

 A

u début des années 1990, la fin de la guerre froide devait vider les arsenaux et mettre fin à la plupart des conflits. Après un net recul, la « guerre contre la terreur », avec les engagements en Afghanistan et en Irak, a redonné du grain à moudre au complexe militaro-industriel américain. Aujourd’hui, une nouvelle coalition est aux prises avec l’Organisation de l’Etat islamique (OEI) en Syrie, tandis que l’industrie russe de l’armement, sortie de sa période de sidération postsoviétique, retrouve des couleurs (lire « La Russie de la kalachnikov aux tueurs de satellites »). La France « socialiste » court les contrats de ventes d’armes dans le Golfe et en Asie ; l’Inde et la Chine, fortes de leur dynamisme économique, se rêvent en grandes puissances régionales ; l’Allemagne et le Japon, en partie débarrassés de leurs complexes de vaincus de la seconde guerre mondiale, aspirent à faire rayonner leurs très performantes industries de défense.

« L’année 2014 a connu plus de guerres que toute autre depuis l’an 2000 », relève l’annuaire du Stockholm International Peace Research Institute (Sipri) . Loin de régresser, les dépenses militaires dans le monde ont augmenté d’un tiers en dix ans, atteignant près de 1 700 milliards de dollars (un peu plus de 1 520 milliards d’euros) en 2014. Elles ont plus que doublé en Afrique du Nord et en Europe de l’Est, progressé de deux tiers au Proche-Orient tout comme en Asie orientale. Les Etats-Unis, qui avaient amorcé une réduction de leur budget militaire avec le retrait de leurs troupes d’Irak (en 2011) et en grande partie d’Afghanistan, l’ont ramené en 2014 au niveau de 2007, soit 610 milliards de dollars (547 milliards d’euros) — un tiers des dépenses mondiales à eux seuls (voir « Des budgets à la hausse »).

Le volume des ventes d’armes au cours de ces cinq dernières années est « le plus important depuis la fin de la guerre froide », précise le Sipri. 

29 avr. 2021

SUJET NIVEAU B2 : L'ÉCRITURE INCLUSIVE

 Faire une dictée d'écriture inclusive pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, voilà l'idée de l'agence de communication Mots-Clés qui organise cet événement le 10 janvier à Paris. C'est la journaliste Pascale Clark qui va se charger de dicter le texte. 

Bernard Pivot fait des émules ... féministes : une dictée d'écriture inclusive est organisée le 10 janvier à Paris pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes, sans prêter le flan à la caricature, selon ses concepteurs.

"Transformer un texte en écriture inclusive sans tomber dans la caricature". "Nous proposons aux participants de transformer un texte en écriture inclusive sans tomber dans la caricature qui consisterait à ajouter des points partout", explique Chloé Sebagh, cheffe de projet à l'agence de communication Mots-Clés.
Les contempteurs de l'écriture inclusive lui reprochent principalement d'alourdir la lecture à l'envi, en ajoutant à la racine du mot son suffixe masculin, suivi du fameux "point milieu" ou "point médian" et du suffixe féminin, comme dans ambassadeur·rice·s par exemple. "On peut avoir une ou deux occurrences du point médian, mais il ne s'agit pas d'en cribler le texte", ajoute Chloé Sebagh.

Les règles de base : accorder les fonctions, grades, métiers et titres, ou encore éviter d'utiliser un masculin "générique". L'agence Mots-Clés qui organise la dictée pour la deuxième fois propose sur son site un manuel d'écriture inclusive, basé notamment sur le "Guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe" du Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Lors de la dictée sera dévoilé un nouveau référentiel, mis au point avec Eliane Viennot, autrice de "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !" et tout récemment de "Le langage inclusif, pourquoi, comment" aux éditions iXe. Les règles de base : accorder les fonctions, grades, métiers et titres, ou encore éviter d'utiliser un masculin "générique".

Jusqu'à 80 participants. On peut soit énumérer les termes au féminin et au masculin par ordre alphabétique ("tous les Acadiens, toutes les Acadiennes"), soit utiliser le point milieu (acteur·rice·s) soit recourir à des termes identiques au masculin et au féminin, dits "épicènes" comme membre, cadre, artiste... Si cette petite gymnastique vous tente, il faut s'inscrire sur le site internet de l'agence Mots-Clés, pour un nombre de places limité à 80. La première dictée en 2017, énoncée par la journaliste Audrey Pulvar, portait sur un texte de Françoise Giroud de 1965 dans "L'Express". Cette fois, c'est Pascale Clark qui dictera un texte gardé top secret, seul point commun avec l'exercice de Pivot.

15 avr. 2021

SUJET NIVEAU B2 : CLAUDIA CARDINALE

 

Bon anniversaire Claudia Cardinale ! La plus francophone des actrices italiennes souffle, en ce 15 avril 2021, sa 83e bougie. L’occasion de dérouler le tapis rouge et d’y faire défiler les souvenirs du parcours sentimental de la star internationale qui n’a jamais voulu devenir l’épouse d’aucun homme tout en les mettant tous à ses pieds !

L’amour de Claudia Cardinale pour son fils, né d’un crime 

Dans les années 50, celle qui s’appelle encore Claude vit avec ses parents d’origine sicilienne en Tunisie (à l’époque du protectorat français, ndlr). Elle y est élue, en 1955, "La plus belle Italienne de Tunis", sans même s’être présentée au concours ! Ce prix s’accompagne d’un voyage à La Sérénissime pour assister à la Mostra de Venise. La beauté et le charisme de la jeune fille de 17 ans lui valent d’être remarquée par des cinéastes qui insistent pour la faire tourner. Elle refuse et retraverse la Méditerranée pour retrouver sa famille. 

De retour en Tunisie, elle est violée et tombe enceinte. À la suite de ce drame, elle finit par accepter les propositions de tournage pour être indépendante financièrement et élever l’enfant qu’elle porte. "C’est pour lui que je l’ai fait. Pour Patrick, ce bébé que j’ai voulu garder malgré les circonstances et l’énorme scandale que pouvait susciter alors une naissance hors mariage", révèle-t-elle dans une interview accordée au Monde.

ullstein bild via Getty Images
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Claudia Cardinale et Franco Cristaldi 

Elle garde cette grossesse secrète et tourne enceinte aux côtés d’Omar Sharif dans Goha, de Jacques Baratier, et dans Le Pigeon, de Mario Monicelli. Grâce à la forme des costumes, Claudia Cardinale parvient à cacher son baby bump et personne ne se doute qu’elle attend un enfant. Seul Franco Cristaldi est au courant. 

Le grand producteur italien la prend sous son aile avant de la mettre sous sa coupe. Il lui fait signer un contrat, guère avantageux, avec sa société Vides Cinematografica. "Rétrospectivement, j'ai été conne. J'étais payée comme une employée alors que, dès le début, ça a marché fort. Je ne pouvais ni sortir, ni me maquiller à ma guise, ni me marier ! Je vivais dans une cage dorée...", se souvient-elle dans L’Express. Son patron devient en même temps son compagnon et veut tout régenter de l’existence de la future muse de Fellini ou encore de Visconti. C’est Cristaldi qui organise dans la plus grande discrétion l’accouchement de l’actrice à Londres et qui lui impose, sous prétexte de préserver sa carrière et d’éviter tout scandale, de faire croire que Patrick est son petit frère et non son fils. 

Une mascarade à laquelle Claudia Cardinale met fin 7 ans plus tard en révélant la vérité à un journaliste venu l’interviewer.